lundi 29 octobre 2012

L'enfant qui rit

Qu'est-ce que c'est beau, l'enfant qui rit
Quand il renverse son visage
Tendu au soleil de midi
Pour y trouver tous ses mirages

Qu'est-ce que c'est beau, l'enfant qui rit
Des étoiles au fond du regard
Des dents qui croquent la vie,
Pour rattraper tout le retard

Qu'est-ce que c'est beau l'enfant qui rit 
Après avoir longtemps pleuré
Qui soudain nous chante son cri   
Plus fort à nous ensorceler

Qu'est-ce que c'est beau l'enfant qui rit
Et qu'en fin mon amour lui vient,
Chassant les peurs, donnant l'oubli, 
et qu'il s'en est devenu mien.

auteur inconnu
Maria Szantho



j'ai eu envie de vous faire partager ce poème retrouvé au fond d'un tiroir



vendredi 19 octobre 2012

La plaine

Le soleil est pâle et un léger vent soulève mes cheveux.  Je suis au bord du chemin et je regarde ce pays de plaine sans couleur où on aperçoit, à l'infini, le nord et le sud.

 Que la terre est belle ce matin. Les gouttes de rosée perlent encore sur les mottes grasses et brunes des champs. En ce début d'automne, les terres labourées forment des lignes qui se perdent  vers l'horizon.  les corbeaux profitant des blessures de la terre, descendent dans les sillons pour y gober les vers.





Mes pas me mènent près du canal qui traîne ses eaux  nonchalantes. Une péniche alourdit de sable ou de farine, passe, lente, sur l'eau d'un gris profond et se laisse engloutir par le brouillard. Les peupliers, forment une haie d'honneur et accompagnent un instant la péniche. 


Le canal de Bourgogne


Je traverse un verger dans lequel s'alignent des pommiers et des poiriers aux troncs déformés. Le poids des fruits fait courber les branches. Soudain, un coup de vent. Des fruits tombent sur l'herbe avec un bruit mat et le rouge des pommes se mélange au jaune des feuilles et au chapeaux blancs des champignons. Quelle jolie palette de couleurs !

Au loin, j'aperçois les chasseurs, immobiles, postés à l'orée des champs de maïs. Je sens dans le silence oppressant,  la mort rodée.




Doucement, je rentre en pensant au chat qui m'attend, au chaud dans ma maison, sans crainte des chasseurs.









jeudi 11 octobre 2012

La légende de l'Angara

Connaissez-vous la légende de l'Angara ?

Je vais essayer de vous la rapporter comme me l'a conté Anna, ma guide russe.

Le Baïkal est le père de 336 fils  qui représentent les 336 ruisseaux et rivières qui se jettent dans le lac.
 Baïkal a une seule fille d'une beauté incomparable. Elle se nomme Angara.

Le lac et l'Angara 

 Elle si belle que même les oiseaux volant au dessus de son eau limpide et pure n'osent s'y poser pour boire.

Un jour, le vieux Baïkal décide de marier sa fille à irkout, le plus faible des affluents de l'Angara. Il ne soupçonne pas que sa fille aime le grand, beau et puissant fleuve, l'Ienisseï qui vient du pays des brumes bleues.
Une nuit, l'Angara pris toutes ses eaux et se mit à courir vers son bien-aimé. Le Baïkal, fou de colère, détacha un énorme rocher de la montagne et le jeta sur sa fille pour l'empêcher de fuir, mais elle était déjà dans les bras de son amour.

Le lac, la nuit

Le rocher qui porte le nom de " rocher du chaman" est celui que l'on aperçoit au milieu 
du lac Baïkal


                                                         Le rocher au milieu du lac      

Aujourd'hui, l'Angara est le seul cours d'eau qui sort du lac et se jette dans l'Ienissei.


" Le fleuve du temps dans son emportement
Éparpille au loin les oeuvres des Hommes
Et noie dans l'abîme de l'oubli
Tous les peuples,les royaumes et les rois " 
Derjarine 1861


































samedi 6 octobre 2012

La châtaigne, fruit de l'arbre à pain



Partout, en Ardèche, les châtaigniers ornent les villages et les cours des fermes. Leurs silhouettes massives sont cloutés de fruits vert tendre.



En Ardèche, la châtaigne, a été, de génération en génération, la nourriture de base des habitants de cette région pauvre. La bouillie de châtaignes fraîches ou séchées, a été souvent le seul plat des rudes hivers de cette région.



Aujourd'hui, seul le plaisir nous pousse à déguster des marrons chauds, après une balade dans le froid de l'hiver.

La " roustide ou châtaignes rôties, recette que m'a transmise une mamie ardéchoise que j'ai rencontré, assise devant sa petite maison basse  au toit de lauzes.
Les châtaignes grillent dans une poêle à trous au dessus du feu de cheminée. Un conseil: avant la cuisson, faire une incision assez profonde à l'aide d'un couteau, pour atteindre la seconde peau.
Une fois cuites, enfermer les châtaignes encore chaudes dans du papier de journal et les laisser environ  quinze minutes. ( cette grand-mère les met sous l'édredon )



c'est délicieux comme un plaisir d'enfance.