jeudi 27 novembre 2014

La cancoillotte


Dans son livre de cuisine, ma grand-mère a fait quelques infidélités à sa Bourgogne natale pour flirter avec la Franche-Comté. Elle y a glissé des recettes de cette magnifique région qu'est le Jura.
Je vous glisse à l'oreille la recette de la cancoillotte, fromage typique de la gastronomie jurassienne

Acheter 250 gr de metton ( grumeau de lait de vache ) le faire fondre à feu doux avec 1 verre de lait et 3 verres d'eau avant d'ajouter du sel. On peut y ajouter de l'ail, du beurre ou du vin blanc.
La cancoillotte se déguste chaude sur des pommes de terre ou froide sur de grandes tranches de pain de campagne.
Metton 

Autrefois, c'est le fromage des pauvres et il est principalement fabriqué dans les fermes des vallées francs-comtoises. Pour ravitailler les soldats de la grande guerre, un laitier a eu l'idée de stériliser la cancoillotte dans des boîtes en fer. La fabrication industrielle était née.

Trouver sur le net


Dans un beau linge clair maillé
Avec amour on emmaillotte
Un gros amas de lait caillé
Principe de la cancoillotte
Charles Thuriet


vendredi 21 novembre 2014

La fée électricité

Ce soir, panne d'électricité ! le poids de la neige sur les fils a eu raison d'eux, ils ne se balancent plus, ils sont à terre.
 Mais où sont donc les allumettes et les bougies ? C'est tellement rare une panne que l'on ne sait plus où elles sont rangées. Après un long moment de recherche, je craque une allumette et la flamme de la bougie fait vaciller les murs.


En regardant danser et s'étirer les ombres, je repense à cette époque, où les enfants, au bout de la table, faisaient leurs devoirs, à la lueur de la lampe à pétrole. Les femmes tricotaient devant des lampes pigeon aux mèches qui fumaient et piquaient les yeux. Les lampes-tempêtes éclairaient faiblement les étables et les hommes travaillaient dans le clair-obscur.
En 1925, lorsque la " fée électricité " fait son entrée dans les maisons, on ne lui faisaient pas confiance. Malgré les quelques ampoules accrochées au plafond, on gardait les anciennes habitudes de se lever et de se coucher avec le soleil. Les bougies n'étaient jamais loin.

Que de chemin parcouru ! Qui aurait pu imaginer combien l'électricité serait vital pour nos besoins d'aujourd'hui ?


La panne va-t-elle encore durée ?  En attendant le retour de la lumière, je pense à ce moment d'intense émotion que nos aïeux ont dû  ressentir en tournant pour la première fois, " le bouton électrique "

Et la lumière illumina les visages.


dimanche 16 novembre 2014

Les fromages de Bourgogne

Si je vous propose de confectionner un plateau de fromages, combien de fromages bourguignons pourriez vous mettre ?

Vingt sept fromages au goût inimitable composent ce plateau. Pendant que les fromages attendent la bouteille de vin ( bien sûr de Bourgogne ) laissez- moi vous raconter un peu l'histoire de quelques uns de ces fromages.


Epoisses, petit village, accueille au début de XVIe siècle des moines qui fabriquent un fromage à pâte douce et fondante. Deux ans plus tard, en quittant le village, les religieux lèguent leur recette aux fermières. Ce sont ces femmes qui donnèrent  à ce fromage aux odeurs pénétrantes de sous-bois ses lettres de noblesse.

Ce fromage est un impôt: la dîme versé à l'abbaye de Pontigny s'appelle le Soumaintrain. On retrouve les premières traces de fabrication en 1631. De couleur ocre, il se présente de forme ronde avec une odeur franche. Sa fabrication, abandonnée entre les deux guerres, est reprise par quelques producteurs passionnés.

L'Ami du Chambertin ce merveilleux fromage fin et fort en même temps fut crée en 1950. Son affinage au Marc de Bourgogne se marie avec un des vins le plus prestigieux : le Gevrey Chambertin

Avant de reposer les délices de ma région sur le plateau, laisser moi vous parler de cet incomparable fromage au goût....divin, le fromage de l'abbaye de Cîteaux. Gras et onctueux avec un arôme unique propre au terroir bourguignon. Un fromage d'exception que l'on ne trouve que dans la région de Dijon.

Le fameux fromage de Cîteaux

"La troisième porte est celle de la laiterie. Repos ! Silence ! Égouttement sans fin des claies où les fromages se rétrécissent. Tassement des mottes dans les manchots "
André Gide ( les nourritures terrestres )


mardi 11 novembre 2014

L'argot des tranchées

11 novembre 1918, les cloches de toutes les églises de France sonnent à toute volée. 11 novembre 2014, 100 ans après, les français déposent une gerbe de fleurs au pied des monuments aux morts pour se souvenir de cette terrible guerre.

Photo trouvé chez mes grands- parents

Cette guerre, pour la première fois rassemble des hommes venus de tous horizons.Chacun parle la langue de sa région, le patois, mais au fils des mois, les  poilus ont inventé une langue originale: l'argot des tranchées.

le poilu se repose dans un plumard ou un pajot et quand il dort, il pionce dans son gourbi ou dans sa cagna. Une fois les ordres donnés, il se dépêche d'enfiler son falzar ou son forc. A ses panards, il met ses godasses, ses croquenots ou ses groles  Une fois habillé, il se dirige vers la roulante pour becqueter. Il tend sa galetouse dans laquelle le cuisinier remplit la bidoche accompagnée de fayots. Le poilu est heureux lorsqu'il reçoit le pinard tant attendu. Le repas se fini par un jus et pour le réchauffer, on ajoute un peu de gniole. Le buffet plein il peut aller retrouver sa Rosalie, sa fidèle baïonnette.
Le célèbre mot de Cambronne devient Dé.....z-vous.

trouver sur le net

Au front, le soldat fait connaissance de langues différentes et de nouveaux mots apparaissent : ,
ricains, fritz, ersatz, toubib, cash, bled, cafard, etc...

Après la guerre c'est toute la langue française qui s'en trouve changée.


lundi 3 novembre 2014

Novembre

Novembre, onzième mois de l'année, est là.
Il sait que l'on ne l'aime pas mais il s'installe accompagné des premiers brouillards. Grignotant la durée des jours, il annonce l'hiver.
Il sourit en regardant les arbres finir de se dévêtir en laissant tomber leurs feuilles sur la terre mouillé et lourde. l'herbe cache dans ses touffes épars les feuilles jaunissantes devenues silencieuses. Novembre jette ses brumes épaisses qui efface les jolies couleurs de l'automne. Il ne laisse aucun rayon de soleil éclaircir les sombres journées.


Novembre sent la vieillesse et la mort, la solitude et le silence, la tristesse et la mélancolie et on aime pas tous ces sentiments. Peut-être est-ce pour cela que l'on aime pas Novembre ?

Mais essayons d'apprécier ce mois qui prépare dans la plus grande modestie et le plus grand effacement les futures récoltent. Les blés sont semés, les jonquilles sont au chaud dans les jardinières, les colzas pointent dans les champs des plaines. Doucement, Novembre protège la germination des céréales, l'éclosion des fleurs jusqu’au printemps prochain.

Les blés d'hiver

 Novembre nous rend maussade. Pensons à la douceur de Noël

Voici que la saison décline
       L'ombre grandit, l'azur décroît
     Le vent fraîchit sur la colline
           L'oiseau frisonne, l'herbe a froid
Victor Hugo