lundi 28 septembre 2015

Les figues

Au jardin d'Eden, les orangers, les pommiers et les abricotiers regardaient avec angoisse ce grand  arbre à l'allure de sorcier. le figuier,ce petit arbre était déjà connu d'Adam et Ève.
Il étire ses grandes branches arthrosiques sur les vieux murs chauffés au soleil. Ses grandes feuilles lourdes et épaisses aiment se gorger d'eau.


En cette fin d'été les figues se fripent, se rident, pleurent des larmes de sucre. Il est temps de les cueillir, de les ouvrir, et respirer l’odeur de miel et de sucre qui s'en échappent.


j'ai décidé de les transformer en confitures en pensant au foie gras qui sublimera les figues au repas de Noël.


Confiture de figues à la vanille de Christine Ferber

1 kg de figues
800 gr de sucre
le jus d'un petit citron
2 gousses de vanille

Rincer les figues sous l'eau et les sécher dans un linge
Enlever les queues et les couper en lamelles
Dans une bassine à confitures, mélanger les fruits, le sucre et les gousses de vanille fendues en deux et le jus de citron. Laisser macérer le tout couvert d'une feuille de papier sulfurisé pendant 1 h .
Ensuite, porter la préparation au frémissement, puis de nouveau couvrir d'un papier sulfurisé et réserver au frais toute la nuit.
Le lendemain, porter à ébullition ( écumer si besoin ) et maintenir la cuisson à feu vif entre 5 à 10 minutes en mélangeant délicatement.
Retirer les gousses de vanille que l'on partage dans les pots. Redonner un bouillon.
Mettre dans les pots.

Les figues
Renoir

mardi 22 septembre 2015

Forêts de France

Quelles sont belles les forêts de France.

Commençons notre voyage dans les landes, autrefois grand désert marécageux est aujourd'hui entièrement boisé. La pinède de pins maritimes respirent la vie. Lorsque la résine coule de leurs blessures et se mêle au vent salé du large, une odeur balsamique se répand dans la forêt. Quand la mer roule son sourd murmure et rencontre le chant triste d'un gemmeur, le rêve n'est pas loin dans l'immensité des pinèdes.

Pins maritimes des Landes au mois de mai

Partons à la découverte d'autres essences qui recouvrent les massifs du Jura et des Vosges. le sapin est l'arbre-roi du Jura. Cet arbre, symbole de longévité défie toutes les saisons et se permet d'entrer dans les maisons pour participer à cette sainte fête qu'est Noël.

Somptueuse forêt jurassienne

Les majestueux sapins du Jura font place aux immenses hêtraies des Vosges. Les hêtres à l'écorce grise et lisse,  aux feuilles d'un ocre doré que l'on rencontre nulle part ailleurs fait de lui un arbre unique et magique. Les grands épicéas colorent les crêtes de leurs couleurs bleutés et verdoyantes et créent cette mythique ligne bleue des Vosges.

Très belle forêt vosgienne

 Les essences dominantes des sapins, des chênes, des charmes, des bouleaux, des frênes donnent aux forêts de France toutes leurs beautés, leurs grandeurs, et leurs mystères.
Si vous passez près d'un forêt un jour d'automne, entrez et regardez le soleil peindre de beaux cercles s'or sur les mousses et les fougères. Cela ressemblera au bonheur.

... Salut à vous, grands bois profonds et gémissants
Fils très bons et très doux et très beaux de la terre
Vous par qui le vieux cœur humain se régénère
Ivre de croire encore à ses instincts puissants....

Albert Samain ( 1896 )


jeudi 17 septembre 2015

Promenade en Alsace

L'Alsace est une région dépourvu de toute grisaille, de toute uniformité. Le temps a adouci vallées et coteaux . On devine les efforts colossaux des vignerons pour tapisser les flancs des collines de vignes et donner à cette région l'or blanc qui coulent dans les fûts de chêne. C'est un pays jamais banal, jamais indifférent.
 Les villages alsaciens se tassent autour des églises en pierre rose au gré des caprices des vallons.


Au cœur du vignoble apparaît Eguisheim dont la rue principale est un véritable musée à ciel ouvert.. De l'ancien château partent des ruelles circulaires bordées de délicieuses maisons à colombages.  En cette fin d'été, les fenêtres croulent sous les fleurs rouges et roses. Un savant mélange de couleurs et de senteurs embaument l'Alsace en été et en automne. Ensuite les sapins de Noël, le houx, le gui remplaceront les fleurs fanées.


Un charme suranné émane de ce village où le décor nous plonge à l'époque moyenâgeuse.

En passant les portes du village de Turckheim on retrouve l'atmosphère de la renaissance. Les pavés usés par les chariots donnent, à ce vieux village, une impression de temps suspendu. La porte de Munster, toute simple, pourrait raconter la souffrance des condamnés à mort qui la passaient pour être exécutés à l'extérieur.


Devant un jardin de simples et d' herbes aromatiques, l'hôtel de ville, fière de ses 260 ans, se rappelle, avec nostalgie, les bals que l'on donnait dans la grande salle du rez de chaussée.
Dans les petites rues les maisons colorées et ruisselantes de fleurs nous font escorte un moment. Elles ont souvent de très beaux colombages.



On ne peut quitter l'Alsace sans parler des cigognes. Ce grand oiseau blanc, symbole de fertilité dans l'imagerie populaire d'Alsace, est dans tous les villages
Ancienne carte postale

vendredi 11 septembre 2015

Les tournesols

Dans la plaine j'entends rire de grosses têtes jaunes bien posées sur des tiges épaisses et droites. Les tournesols fiers et hautains regardent le soleil et le suivent des yeux mais le puissant soleil les obligent à pencher la tête. Pour se venger les tournesols enflamment leurs corolles et lancent des pointes de feu dans le bleu du ciel.


Les abeilles admirent leur beauté parfaite avant d'oser butiner le miel de leur cœur.
Le soleil est moins chaud,  petit à petit les pétales se détachent des corolles, volent un moment et viennent s'échouer au pieds des tournesols. Devenues brunes, les grosses têtes s’affaissent sur les tiges. leurs précieuses graines feront le régal des oiseaux de nos jardins quand l'hiver installera sa froidure.



"La folie de Vincent a cru, dans tes pétales
Entrevoir les grands feux d'un lointain paradis
tu as su fasciner le grand peintre maudit
Qui, au milieu des champs recherchait les étoiles"
auteur inconu

dimanche 6 septembre 2015

Les ruelles


Je marche doucement dans la ruelle étroite, baignée de soleil. La douce et suave odeur du tilleul me mène sur la place vide, endormie sous la moiteur de l'été. Assise sous la tonnelle du petit café, tout en remuant mon orangeade, il me revient en mémoire d'autres ruelles colorées, vivantes, animées ou tristes, sombres sans bruit et sans odeur.

Au Portugal, les maisons blanchies à la chaux se reflètent dans les pavés gris des ruelles étroites et fraîches. Il me  revient en mémoire le parfum subtil du linge qui sèche aux fenêtres et les fleurs des bougainvillées qui sont partout.
Ruelle à Lisbonne

Bougainvillé

Pékin, il a urgence à garder les hutongs, ( les politiques les détruisent ) ce réseau de ruelles entrelacées les unes dans les autres forment de vrais labyrinthes Ces ruelles sont organisées autour de cours carrées. Elles racontent l'histoire de Pékin, des traditions et la vie de cette ville. Mais malgré leurs charmes ces hutongs sont souvent très dégradés et ne possèdent pas de sanitaires ni eau courante

La vie dans les hutongs

Maison carrée dans un hutong

Se promener dans ses ruelles de la Havane, c'est découvrir que le temps s'est arrêté. Les maisons délabrées évoquent une splendeur passée. Les couleurs pastel délavées par les saisons donnent une atmosphère pleine de tristesse.
Au cœur historique de la Havane, les ruelles aux parfums enivrant réservent toujours de belles surprises et de belle rencontres: des femmes brodent des nappent blanches assises sur le trottoir, des hommes, tout en lisant le journal, fument de gros cigares, des enfants promènent des oiseaux en cage. Je suis dans la Havane, meurtrie, rongée par le sel, ballottée par l'histoire mais fière de son passé

La Havane

Des enfants promènent les oiseaux.

Je reprends ma flânerie dans les ruelles de ma ville. Pour moi, une jolie occasion de redécouvrir les toits bourguignons multicolores. Me voilà revenue au Moyen Age dans les  petites rues au nom qui rappelle les anciens métiers de la ville: rue chaudronnerie, rue vannerie, rue verrerie. rue des forges. Beaucoup de bels hôtels particuliers et de maisons à colombages nous racontent  toute la richesse des seigneurs de Bourgogne.

Toit Bourguignon

Maison à colombages dans le centre de la vieille ville

Il est temps pour moi de rentrer mais je reviendrai flâner dans les ruelles de ma ville

mardi 1 septembre 2015

Les jardins familiaux

1900
Emile, Joseph, Pierre et Georges quittent leur village pour aller travailler à l’usine, rêvant d'une vie meilleure. Mais bien vite, le désenchantement fait place à leurs espérances. Les salaires ne sont pas ceux promis.
Nos quatre amis décident un jour de cultiver quelques ares en friche entrevue à la sortie de la ville. Le jardin ouvrier était né.
les quatre hommes redeviennent  vite des paysans. Ils sont heureux de retrouver le contact avec la terre. Ils se sentent de nouveau libre, loin des cadences imposées par le chef. De voir pousser les carottes, les pommes de terre, les navets et les choux leur donne un plaisir sans égal.

trouver sur le net

1950.
La guerre a laissé derrière elle des millions de pauvres et d'affamés.
Daniel, Michel, Jacques et Bernard, les enfants de nos quatre amis reprennent le chemin des jardins appelés maintenant jardins familiaux. Ils ont construits de petites cabanes en bois qui se confondent dans le paysage du potager. Les légumes au saveur sans pareille nourrissent la famille et complètent le revenu de l'usine.


2015
David, Julien, Laurent et Sébastien, les petits enfants de nos amis, après avoir quitté costumes et cravates vont respirer le bon air dans les jardins partagés. Ils se reposent tout en se régalant de brochettes de viande grillées sur le barbecue le samedi soir avec d'autres amis. Les légumes indispensables ont remplacé peu à peu, pour le plaisir, les légumes oubliés, les herbes de nos grand-mère et les quatre copains regardent butiner les abeilles sur les fleurs qui partent à l'assaut de la barrière.


...Sous la couleur des fruits
dans l'odeur des étés
Ils renonçaient au bruit
des gros marteaux d'acier...
Didier Venturani 1999