jeudi 26 mars 2015

Merci grand-mère


Lorsque j'étais enfant, parfois ma grand-mère me racontait son enfance. Enfance passée chez une vieille tante qui l'a sortie de l'orphelinat à l'âge de 9 ans. Enfance difficile où jouer n'était pas une habitude, c'est le travail qui attendait très tôt toutes les petites filles de cette époque.
Alixe ( c'était son nom ) a connu mon grand-père après la grande guerre. Tous deux ont trimé très dur, sans dimanche, sans vacances. Sou par sou, le bas de laine a gonflé. Ils achetèrent leur première houblonnière et un cheval. Quelques années plus tard ils purent acquérir la petite maison dans laquelle j'ai grandit.

Mes grands parents pendant la cueillette du houblon

Ma grand-mère s'occupait du jardin , du champ d'asperges ( asperges vendues par mon grand-père aux restaurateurs de la ville ) sans oublier les confitures et les conserves. Lorsque le temps lui permettait, Alixe courait la campagne pour ramasser feuilles pour les tisanes, pissenlits pour de succulentes salades et autres herbes bien utiles pour les petits bobos.
Ma grand-mère m'a inculqué des valeurs pour vivre debout : la tolérance, le respect, la générosité. Elle  m'a transmis le sens de la vie. Les choses les plus vraies, je les apprises d'elle.

Tu t'appelais Alixe, tu étais ma grand-mère et je sais que tu m'a beaucoup aimé
Merci grand-mère

jeudi 19 mars 2015

Le buis

Dans les bois, sous les grands arbres, se blottissent les buis à l'odeur âcre et amère. Sauvage, indomptable, il forme de jolies touffes au creux des petits sentiers.


En  regardant le buis se couvrir de minuscules fleurs jaunâtres, appréciées des abeilles , il me revient en mémoire le temps des rameaux.. Ma grand-mère choisissaient deux belles brassées de buis de son jardin que le prêtre bénissait lors de la grande messe des rameaux ( messe la plus longue de l'année ) nous  revenions à la maison en tenant en main ce précieux bouquet. Vite, nous enlevions des crucifix le buis de l'an passé pour accrocher les nouveaux rameaux. Surtout ne pas oublier de poser un rameau dans l'étable pour protéger les animaux.


Lors de mes randonnées il ne m'est pas rare de penser aux bouissières qui ont abrités hommes et moutons. Les buis sont plantés en deux haies et les cimes se rejoignent pour former un abri. le vent et la pluie pénètrent difficilement ses branches entrelacées. Bien sûr ces bouissières sont moins majestueuses qu'une allée de platanes mais je me dis que les Hommes, pour leurs survies, ont toujours su utiliser ce que la nature leur a offert.

Le buis derrière chez moi

" Et l'on entend l'eau sainte, où trempe un buis béni "
Victor Hugo

dimanche 15 mars 2015

Parfum de printemps

Ce matin l'air est doux, quelques nuages glissent nonchalant dans un ciel au parfum de printemps.
Rien n'est plus semblable que la veille, tout est différent.

Enfin le voici le grand magicien de la nature. D'un coup de baguette la violette encore toute ensommeillée, défroisse sa robe couleur parme. Elle se mire dans une goutte de rosée pour admirer sa beauté. La pâquerette attend son heure lovée dans l'herbe, elle regarde les primevères qui éclatent en tâches multicolores.



Sous la caresses du soleil, les arbres sont moins noirs, de minuscules bourgeons apparaissent sur leurs branches. Le papillon, ivre de vie, grisé par un léger vent, abandonne son cocon et virevolte autour des amandiers en fleurs.
Le soleil encore pâle de mars ne peut rivaliser avec les robes si jaunes des jonquilles qui dansent sur les prés. Les petites grappes des fleurs bleues des muscaris s'étalent au pied d'un muret. Les lavandes, en boule dans leurs feuillages argentés, attendent leur floraison pour monter aux muscaris, leurs jolies hampes bleues.






Lovées dans leur jardinière, des petites pensées bicolores aux arômes de miel, regardent de tous leurs yeux le printemps renaître sous les premiers rayons du soleil.