vendredi 25 mars 2016

Jour de pluie

Je tiens ma tasse de thé bien chaude entre les mains et je regarde par la fenêtre.

Je regarde la pluie qui tombe tranquillement sur le banc de pierre.


Le ciel déroule ses nuages gris et il pleure, la journée va paraître plus triste.
Tout est silence dans la maison, seul me parvient le cliquetis de l'eau sur le banc. La pluie me calme et m'apaise. J'aime ces instants fugaces comme une fleur mourante.

Et je  reste, là, devant la fenêtre, à regarder les gouttes de pluie coulées sur les vitres. 

je porte la tasse de thé à mes lèvres. Le thé est froid.


jeudi 17 mars 2016

L'armoire

La richesse d'une maison s'appréciait à la quantité d'armoires qu'elles possédaient.
L'armoire est l'orgueil de la famille, elle a une place d'honneur. Les parents l'offrent à leur fille le jour de son mariage. La date est souvent sculptée au fronton.

Les draps en lin ou en chanvre sont méticuleusement empilés sur les rayonnages.
Et puis il y a le linge que l'on sort de l'ombre pour les grandes occasions. Les grandes tables accueillent les nappes séchées sur les prés et blanchies au soleil pour la communion d'une petite, le mariage d'un fils ou l'enterrement d'un grand-père.


L'armoire qui trône dans ma salle m'a été donné par ma grand-mère. Elle ne renferme plus des piles impeccables de beaux draps festonnés et monogrammés. Mais j'aime à me souvenir de l'odeur de la lavande  ou des pétales de roses qui s'en dégageait lorsque la porte de l'armoire s'ouvrait.


Maintenant, dans la jolie armoire de ma grand-mère, se dissimulent les assiettes, les plats, les verres et les couverts.


 Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s’ouvrent lentement tes grandes portes noires.
Arthur Rimbaud

vendredi 11 mars 2016

La cuisine des rues


New York a des airs de cantine à ciel ouvert.
Les habitudes alimentaires des américains remontent à l'époque où des immigrés préparaient des repas peu chères pour d'autres immigrés. La cuisine des rues était né et c'est devenu un véritable mode de vie pour les New-yorkais. Dès le matin, tout le monde a son gobelet de café à la main et cours attraper le métro ou un taxi ( jaune bien sûr )

Café que l'on trouve dans les boutiques Starbuck

A chaque coin de rues on croise des petits baraquements dans lesquels on peut acheter les fameux hot-dogs. Ils sont délicieux et toujours bien chauds.
Les foot trucks envahissent la cinquième avenue dès que les  new-yorkais sortent du bureau.



Oublions les douteux hamburgers devenus un peu ringards pour déguster un hamburger au poulet à la mozzarella. Pour une petite faim, on peut acheter des légumes. Ils sont vendus au poids.
Débarquée à New York à la fin du 19 eme siècle dans les valises des immigrés italiens, la pizza continue à se vendre à la part et à se manger dans la rue.




Je crois que l'on verra encore longtemps se promener les chariots sur les trottoirs de la ville car la cuisine des rues est complètement intégrée à la vie new-yorkaise

dimanche 6 mars 2016

Gratte ciel et Building

"New York, une ville debout " Le Corbusier

Je reste là, sur le trottoir. je ne bouge plus, devant moi se dresse une forme improbable. L'emblématique Flatiron Building  me fait face. Cet arrogant paquebot d'acier et de pierre, construit en 1902, semble glissé, tranquille sur des eaux imaginaires. Assise sur un banc de Madison square Garden, joli parc apprécié des  new-yorkais, je continue d'admirer le plus mythique des building de New York
Le Flatiron Center

Tout en regardant le soleil du matin jeter ses premières flammes sur New York du haut du Rockfeller center je ne peux m'empêcher de penser à cette étonnante photo de ces onze  ouvriers assis sur une poutre métallique lors de la construction du building en 1932.

trouver sur le net
Bel hommage à ces hommes ordinaires venus d'Italie ou d'Irlande pour construire l' Amérique

Le Rockfeller center, construit par la famille Rockfeller est composé de 19 bâtiments. Depuis le 70 e étages, je savoure la vue magique sur la statue de la Liberté, de Central Park et l'Empire State Building.
Central Park vu du Rockfeller Center

La nuit est est tout à fait tombée lorsque je pénètre dans l'Empire State Building, magnifique gratte ciel de style art déco, construit en 1931 au coeur de Manhattan. Ce symbole américain fut longtemps le plus grand building du monde. L'un des 73 ascenseurs me transporte en quelques secondes au 86 eme étage où la vue est féerique et les lueurs vives de Time square sont magiques.


L'empire State Building



Les gratte ciel, perdus dans leurs reflets de verre semblent filer vers le ciel et  se serrent les uns contre rendant les rues lourdes et étouffantes
.


lundi 29 février 2016

Liberté et Espoir


Ce matin 18 février, le soleil étale ses reflets d'or dans la baie d'Hudson. Devant moi, une grande belle dame drapée dans une toge verte brandie une immense torche de la main droite. Je suis au pied de la statue de la liberté. La statue tournée vers l'Europe est la première chose que les immigrants apercevaient du bateau.


Donnez moi vos pauvres, vos exténués
Qui en rang serrés aspirent à vivre libres
Le rebut de tes rivages surpeuplées,
Envoie les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte
De ma lumière j'éclaire la porte d'or.
Emma lazarus

Photo prise dans le musée de l'immigration

Lorsque je pénètre dans l'impressionnant hall d'Ellis Land, l'émotion m'envahit. je ferme les yeux et pense à ces 12 millions d'immigrants qui sont venus jetés leurs derniers espoirs sur cette terre promise. Cette petite île a été le passage obligé pour tous ces étrangers qui croyaient en cette Amérique démocratique et chaleureuse.
Après un  examen médical assez complet les immigrants étaient conduits dans la salle des enregistrements où chacun devait répondre à 29 questions très précises. La plupart n'avaient pas grand chose et parfois lors de l’enregistrement ils perdaient aussi leurs noms. Peu savaient lire et écrire et les fonctionnaires de l'immigration transcrivaient le nom en phonétique.

Salle des enregistrements

Extrait d'une feuille d'enregistrement

En regardant des bagages qui contiennent des objets d'une vie et qui ont traversés l'océan, j'imagine l'histoire humaine et dramatique de ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants. les grandes photos qui tapissent les murs du musée restituent parfaitement l'inquiétude et l'espérance mêlées de ces immigrants. En regardant ces visages douloureux et tristes, je me demande quelles étaient leurs conditions de vie dans leur pays pour venir grossir les bauges de New York.

Photo prise dans le musée de l’immigration

Dans le jardin, serpente un mur sur lequel est écrit 700 000 noms. Ce mur appelé mur de l'honneur fait face à Manhattan. Au fils des années, les immigrants ont forgé le caractère cosmopolite de la ville

Manhattan vu du ferry

" Quoi de plus beau sur cette terre que la Liberté ? Bartholdi la statufiée. Elle accueillait l’immigrant à New York, elle reçoit aujourd'hui les touristes " auteur inconnu

mercredi 24 février 2016

La branche

la branche

L'arbre est coupée. La branche est morte, plus jamais l'arbre ne portera de branches nouvelles. La vie l'a désertée pour toujours.
Il lui reste une possibilité merveilleuse, celle d' accepter d'être jetée dans le feu


Le bûcheron a froid dans cette immense forêt. Il jette dans les braises, le vieux bois qui gémit doucement. Soudainement, la branche prend son essor et s'envole dans des vapeurs rouges et jaunes, elle monte, monte encore, elle étire sa flamme si belle et si chaude.

Cette danse pleine de magie attire le regard du bûcheron, les flammes lui lèchent les mains et le visage. Une douce torpeur envahit son corps, il s'assied sur une souche de chêne.

Il regarde la branche qui se meurt en chantant sa complainte. La morsure de la flamme atteint son cœur.
Et brusquement, dans un dernier soubresaut, la branche devient cendre.

jeudi 21 janvier 2016

Hiver


Soudain, le village si calme se met à tousser, à éternuer. La neige arrive en gros flocons, elle glace les toits et le vieux tilleul de la place grelotte. Petit à petit la neige enroule le village dans de beaux draps blancs.
Maintenant tout est blanc, la neige a saupoudré le paysage et a figé la nature dans sa ouate. De magnifiques cristaux de glace s'enroulent autour des quelques herbes qui narguent l'hiver. La petite pensée jaune dans la neige, transit de froid, s'enroule dans ses feuilles.


Le lac semble un dallage blanc et gris, Pas un canard, pas un oiseau, rien, l’étang est vide et paisible.
Quelques barques prisonnières de la glace, attendent le soleil libérateur.
Aucun parfum vient troublé l'air glacé et menaçant mais on sent l'impatience des perce-neige et des pervenches sous la couche de neige.


Sur les branches du grand buis de mon jardin, les oiseaux gonflent leurs plumes au point de ressembler à des petites boules duveteuses . Seules, les infatigables pies dessinent de jolies arabesques sur la neige.
Je tiens ma tasse de thé bien chaude entre les mains et je regarde de petites étoiles se former sur  les vitres givrées

Le buis de mon jardin

"En hiver, la terre pleure"
Victor Hugo


lundi 11 janvier 2016

Le soufflet de forge

Le soufflet de mon grand-père passe une retraite paisible au milieu de mon salon. j'aime à le regarder et écouter son histoire.

Je suis un soufflet de forge et je suis né dans un village de Côte d'Or. je suis important au milieu du village Mon maître, le forgeron prend soin de moi. Tôt le matin, après avoir mis son grand tablier de cuir, il allume la forge.
Déjà quelques cavaliers et paysans attendent devant l'atelier, lieu convivial comme le café ou le champ de foire.

Ancienne image scolaire ( trouver sur le net )

le fer est rouge, le forgeron bat l'enclume qui jette des milliers d'étincelles sous le lourd marteau.
le marteau tombe, sonne, retombe et sonne à nouveau. Maintenant, le fer devient flexible et souple. Petit à petit les fers à chevaux, les clous, les anneaux, les croix et les coqs prennent forme sous le marteau.

Le soufflet de forge en connait du monde, il en entend des discussions. Souvent les villageois viennent refaire le monde autour de lui et du forgeron.

Mais l'arrivée des nouvelles technologies éteignent à tout jamais ces beaux soufflet de forges.

Le soufflet de mon grand-père trône dans mon salon

...Tout au long de sa vie, il aura dans le cœur
Métronome intérieur, ce rythme de bonheur
Qui a pu conserver de l'enclume le son 
Pour se forger une âme, trempée, le forgeron...
auteur inconnu

dimanche 3 janvier 2016

Le Bonheur


Le Bonheur

le bonheur, on rêve de l'écrire, chacun à sa manière, en lettres majuscules.

je l'appellerais plutôt amour, amitié, fraternité, partage, souvent trop beau, souvent idéalisé, et trop rarement atteint. Mais quand par grâce, il survient, si fugitif et si frêle, il supporte à peine d'être dit.
Il passe grignoté par nos habitudes mais on le reconnait quand il n'est plus là.

Les roses de mon jardin cet été

Et puis vient doucement l'heure de la vieillesse et là, le grand bonheur que l'on a cherché se transforme en banals petits bonheurs quotidiens : un bon livre relu assise sous le tilleul, une ancienne chanson écoutée dans le silence,le goût du thé au jasmin pour éveiller l'amitié, le parfum d'une rose pour convoquer l'été, les flammes rouges et jaunes de l’automne dans les vignes de ma Bourgogne, l'odeur sucrée et caramélisée des pommes sur une tarte, la splendeur d'un vol d'oies cendrées, l'angélus du soir sur le jardin qui s'endort. Maintenant je saisis ce bonheur qui passe et je lui fais escorte un moment

Les vignes cet automne

" J'ai reconnu mon bonheur au bruit qu'il a fait en partant "
Inconnu