samedi 23 février 2013

La Bouriatie



Il fait chaud, très chaud lorsque j'arrive à Oulan-Oude, capitale de la Bouriatie. Je découvre une ville riche de plusieurs cultures exceptionnelles. Entre bouddhisme et chamanisme, entre Russie et bouriatie, l'équilibre est délicat à préserver.
Les bouriates tissent en eux chamanisme et bouddhisme dans leur langue pleine de rocaille, la seule langue mongole de Sibérie. Les bouriates vivent près du lac Baïkal.

Un chaman, personnage très respecté

Le chamanisme repose sur le culte des ancêtres, des esprits  et sur le respect de la nature. Sur des lieux sacrés, les gens attachent des rubans,  souvent bleus, aux branches des arbres, à des totems et forment un voeu.
Les totems

Les rubans bleus dans les arbres

Je suis invitée à partager un repas simple et frugal avec quelques bouriates nomades. Dans de jolies assiettes,  je découvre des sortes de pâté farcis de viande de mouton avec le jus à l'intérieur. Je bois le jus avant de savourer les Bouzés. Je termine mon repas en buvant du thé salé au beurre, pas mauvais mais qui laisse dans la bouche un goût étonnant.

                                                                 Les Bouzés      

Un spectacle de chants et de danses viennent terminer cette journée. La culture bouriate rend hommage aux ancêtres, aux éléments et aux animaux  avec des danses et des chants de gorge

le " morin-khur "  vielle à deux cordes et tête de cheval

Les chants

Les danses

Costume traditionnel

Je suis passé dans un autre monde, fait de simplicité, d'austérité et de dénuement.

vendredi 15 février 2013

Souvenir de parfum


Le parfum, il suffit d'une bouffée pour remonter le temps de l'enfance, de l'amour, et d'être pris un moment dans un émotionnel qui nous submerge.
 Les souvenirs sont là.

J'ai 15 ans et en ce  mois de juin je flâne dans le jardin de rosiers de ma grand-mère. Leurs puissants  parfums emplissent l'air d'odeurs de citron, de girofles de soufre, d'épices et de fruits.
Les rosiers grimpants offrent leurs grosses fleurs au parfum de violette à une pergola sous laquelle le banc m'attend. Planté contre un mur chaud, un joli rosier anglais aux petites blanches exalte une odeur fruitée.
J'aime les parfums de ce jardin.

J'ai 20 ans, je ferme les yeux, le vertige me saisit, au creux de la main une goutte d' Habanita de Molinard. Je le respire jusqu'à l'ivresse, je m'enroule dans son odeur. Ce parfum reste ma première émotion de femme.
Ma  mère me disait avec un air dédaigneux: " Habanita, un parfum qui sent les amours infidèles "

Habanita

j'ai 30 ans, je reçois en cadeau Opium d'Yves Saint-Laurent. Tout de suite, ce parfum m'emporte ailleurs comme une invitation au voyage. Avec lui  je visite l'Inde et entre dans l'intimité des palais des mahajas.

Opium

J'ai 60 ans, Habanita et Opium, provoquent  toujours la même émotion en moi. Je les aime passionnément et mon histoire personnelle est définitivement liée à ces deux parfums.



" Les parfums sont de puissants magiciens pouvant vous transporter au travers des années que vous avez vécues "
Hellen Keller






samedi 9 février 2013

Il était une fois...

Il était une fois...les contes de notre enfance

"Il était une fois"... véritable porte ouverte sur l'imaginaire.

Que de beaux  voyages avons nous fait avec les princes charmants et les bonnes fées. Que de frayeurs et de terreurs vécues avec les loups, les ogres et les sorcières. Ils nous ont  entraîné dans des histoires extraordinaires et singulières.
Qui n'a pas marché dans une forêt en semant des petits cailloux blancs en pensant au Petit Poucet. Dès que vent criait dans les arbres, la peur nous clouait au sol et on imaginait voir l'ogre et ses bottes de sept lieues.
Le soir dans nos lits nous bercions l'espoir d'être embrassé par le beau prince charmant. N'avait-il pas poser ses lèvres sur les joues de Cendrillon,  de la Belle au bois dormant ? Pourquoi pas nous ?

Le château de la Belle au Bois Dormant ? Non, le château de mon village

 Nous avons aimé traverser le miroir avec Alice qui nous a fait découvrir son Pays des Merveilles.
"Ah ! Quelle était jolie la chèvre de Monsieur Seguin, Quelle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants..."  Des larmes perlaient à nos yeux lorsque l'instituteur nous dictait le passage de cette histoire.

Et puis, un jour nous avons grandi et nous avons refermé le grand livre de l'enfance.

Les psychanalystes sont venus et nous ont raconté les contes.
" Attention, petites filles méfiez-vous du loup du conte du Petit Chaperon Rouge, c'est un prédateur.
Le Bien et le Mal s'affronte dans le Chat Botté. Le Petit Poucet souffre de maltraitance, il est le souffre-douleur de ses parents. Et..."

Le loup du Petit Chaperon Rouge ? Non, un loup en Mongolie

Stop, je n'écoute plus les psychanalystes.

J'ouvre à nouveau le grand livre de l'enfance et à mes petits enfants je leur dit " il était une fois ..."


Semons des petits cailloux blancs





lundi 4 février 2013

La grande muraille de Chine

A Badaling, la Grande Muraille de Chine m'apparaît à travers une épaisse brume un matin du mois du juin.

La muraille serpente entre montagnes et vallées

Avant de poser  le pied sur la grande muraille, je lis sur une stèle: " Celui qui n'a pas gravi la Grande Muraille n'est pas un brave "
Je décide d'être brave.
Je traverse, par des escaliers très sombres, les anciens postes de guet qui datent de l'époque des Ming. Et là, l'ascension commence, ascension rendue difficile par l'inégalité des marches. Par endroits, la nature a repris ses droits et l'herbe occupe de nouveau  l'espace. 4 km après je me trouve au sommet du tronçon. Un moment magique et la joie immense d'avoir marché sur cette mythique muraille m'émeut aux larmes. Pour moi, c'est tout simplement incroyable d'être sur la Muraille de Chine.



Au bas de la Muraille, le vent dans les arbres à prières bercent les rubans sur lesquels sont écrits des voeux.
J'accroche un ruban à l'arbre.

L'arbre à prières

De nombreux commerces sont alignées sur la  place, face à la grande Muraille. Ils vendent des souvenirs et des fruits. Je me promène entre les étals avec beaucoup de plaisir. Les ombrelles dansent et les carillons tintent légèrement  au doux bruit du vent qui vient de la rivière qui coule au pied de la Muraille.



La brume devient de plus en plus épaisse

                           Les anciens carrosses des empereurs au pied de la Muraille



" On ne peut se prétendre brave avant d'être monté sur la grande Muraille "
Proverbe chinois