mardi 30 décembre 2014

Nouvelle année

Mercredi 31 décembre, la porte se referme à jamais sur l'année 2014.

Il est minuit lorsqu'une autre porte s'ouvre avec douceur sur la naissance de l'année 2015. Les années naissent toujours à minuit et c'est avec délice et joie que je l'accueille. Pour moi, voici revenu le temps merveilleux de tous les possibles.

Je souhaite à toutes et tous de changer votre vie en bonheur, plaisir, sourire, amitié, paix et de n'en garder que le meilleur.

Trouvez ici toute ma reconnaissance pour votre amitié et votre fidélité que vous avez pour moi sur mon blog.

Heureuse année



Petit arbre habillé de lumière à Dijon décembre 2014

mardi 23 décembre 2014

Noel 1914

Lettre imaginaire écrite par mon grand-père à sa mère.

 .................., 23 décembre 1914
( La censure interdit de lieu de l'émission  )

Chère mère.

Un pâle soleil fait briller la neige qui me rappelle qu'aujourd'hui c'est Noël. Je suis dans la tranchée inondée et je grelotte de froid. Je mange un insipide biscuit que je trempe dans un mauvais café. J'attends avec impatience le colis que tu dois m'envoyer que je partagerai avec mon camarade Arsène, lui qui ne reçoit jamais rien.
Ce soir, je suis si fatigué des nuits sans sommeil, des tensions nerveuses, du bruit des obus, du sifflement des balles. je suis si las de cette guerre.
Non, je ne rêve pas. Les premiers mots de Stille Nacht montent de la tranchée allemande. Les mots sont de plus en forts, de plus en plus près. Lentement, les allemands sortent de leurs tranchées et viennent à notre rencontre. Au milieu de ce désert lunaire, français, allemands, anglais et belges chantent à l'unisson un magnifique " minuit chrétien "
L'aube commence à pâlir et le ciel se met à pleurer des larmes blanches. Petit à petit, la neige
recouvre la boue des tranchées.
Je vais essayer de dormir quelques heures.
je termine ma lettre en t'embrassant bien fort.
Ton fils Joseph  

Stille Nacht, Heilige Nacht
Alles schläft, einsam wach
Douce nuit, sainte nuit
Dans les cieux, l'astre luit.


Cette trêve de Noël 1914 aura duré une journée. Des hommes ont montré que la paix était possible, que l'on pouvait vivre ensemble. Mais voilà, les politiques en ont décidé autrement. Il ne fut plus question de trêve durant tout le reste de la guerre.
C'est sous l'autorité de généraux peu expérimentés que 8 millions d'hommes sont morts. En cette période de Noël 2014, mes pensées vont vers eux.


" On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels et des banquiers " 
Anatole France

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mardi 16 décembre 2014

La broderie

Nous sommes en 1900.
Les vaches paissent tranquilles dans les grands prés communaux. Marianne, chargée de les surveiller, brode. Que brode-t-elle?
Dans quelque mois elle sera marié à Pierre. Sa mère lui acheté son trousseau et Marianne marque de ses initiales les douze paires de draps, les douze torchons, les douze serviettes de toilette, la nappe blanche et les douze serviettes dont elle aura besoin toute sa vie. Elle les brode au point de croix avec un  fil rouge. Au fils des heures, les jolies lettres M et P s'entremêlent comme deux gouttes de sang. Marianne songe à l'armoire de mariage dans laquelle ce beau linge sera rangé.

Marguerite ne garde pas les vaches car elle habite le château mais elle aussi brode son trousseau en vue de son union avec Charles. Elle entrelace les fils de leurs prénoms sur les mêmes draps destinés au mêmes gestes du quotidiens. Marguerite ose ajouter aux initiales des fleurs brodées au point de feston pour rendre les serviettes plus belles.

Nappe du trousseau de ma grand-mère, née en 1896.  Reconnaissez-vous le A d’Axile, prénom que je porte

Nous sommes en 2014.
Broder son trousseau n'a plus cours. La broderie est devenue un plaisir, elle a gardé ses points mais c'est en couleur que l'on brode. On invente en fils multicolores des oiseaux, des fleurs, des personnages ou des animaux sur de beaux tissus blancs.

Aujourd'hui, les points de croix ont transformés les toiles de lin en de ravissants tableaux.

Mes salades commencent à prendre vie sur la toile de lin

"Tire, tire,tire l'aiguille ma fille
Demain, demain tu te marie mon amie
Tire, tire, tire l'aiguille ma fille
Ta robe doit être finie"
je ne connais pas l'auteur

mercredi 10 décembre 2014

Jolis sapins du Morvan

Hors des chemins trop fréquentés par les randonneurs , le Morvan garde son air d'autrefois et offre le charme d'une campagne verdoyante.
Le bleu du ciel se confond avec les sapins bleus, arbres qui  font la renommée de cette région bourguignonne..Les conifères sont apparus au début du siècle dernier après la grande guerre. Suite à l'occupation allemande, les français ont eu envie de décorer un sapin pour Noël.
Les morvandiaux, fiers de leur tradition forestière se sont mis à planter frénétiquement des sapins pour profiter de ce marché. Maintenant, les collines sont habillées de ces jolis résineux.

Photo prise en hiver 2013

Dans les grandes sapinières, les sapins songent que bientôt ils seront saupoudrés de neige d'argent. Leurs branches, sans fléchir, porteront des boules rouges et blanches, des petits personnages en bois  et de légères guirlandes se piqueront dans leurs épines. Leurs têtes seront ornées d'une grosse étoile. Mais ils ne sont pas tristes, ils vont scintiller et briller de mille feux. Et puis les sapins vont recevoir les cadeaux à l'ombre de leurs pieds pour la plus grande joie des enfants.

Mon modeste sapin

Gardons cette coutume porteuse des rêves les plus universelles: ceux du partage, de la paix et de tolérance.

jeudi 4 décembre 2014

De vigne en tonneau

Sur les collines entre Dijon et Beaune, le vin est roi. Au bas des vignobles commence la plaine et la forêt de l'abbaye de Cîteaux où le chêne est roi. Depuis longtemps, on sait que seul le chêne peut bercer les grands crus de la Bourgogne. Entre le tanin de ce bois et les arômes du raisin c'est une histoire d 'amour qui se tisse au fil des années.


Pas question de scié le chêne pour fabriquer les futailles. On éclate les billes de bois avec des coins ce qui donnent les merrains et les douelles. Lorsque les douelles sont assemblées, le tonnelier effectue leur cintrage en chauffant l’intérieur du baril. Ensuite, il lui restera à poser les fonds, à cercler les douelles et à percer la bonde. Le fût est prêt à accueillir le futur nectar.

trouver sur le net

Chaque tonnelier entretient jalousement son savoir faire. Depuis des siècles, les mêmes gestes avec les mêmes outils sont répétés.
Savez-vous que des traditions très anciennes ont dicté, dans chaque région, la contenance des fûts. A Beaune, une pièce contient 228 litres de vin.

Tonneaux peints sur les murs d'une rue à Beaune

" La bonne barrique est celle qui se fait oublier, on sent le bois, on le devine mais ce n'est pas lui qui domine"
auteur inconnu



jeudi 27 novembre 2014

La cancoillotte


Dans son livre de cuisine, ma grand-mère a fait quelques infidélités à sa Bourgogne natale pour flirter avec la Franche-Comté. Elle y a glissé des recettes de cette magnifique région qu'est le Jura.
Je vous glisse à l'oreille la recette de la cancoillotte, fromage typique de la gastronomie jurassienne

Acheter 250 gr de metton ( grumeau de lait de vache ) le faire fondre à feu doux avec 1 verre de lait et 3 verres d'eau avant d'ajouter du sel. On peut y ajouter de l'ail, du beurre ou du vin blanc.
La cancoillotte se déguste chaude sur des pommes de terre ou froide sur de grandes tranches de pain de campagne.
Metton 

Autrefois, c'est le fromage des pauvres et il est principalement fabriqué dans les fermes des vallées francs-comtoises. Pour ravitailler les soldats de la grande guerre, un laitier a eu l'idée de stériliser la cancoillotte dans des boîtes en fer. La fabrication industrielle était née.

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Dans un beau linge clair maillé
Avec amour on emmaillotte
Un gros amas de lait caillé
Principe de la cancoillotte
Charles Thuriet


vendredi 21 novembre 2014

La fée électricité

Ce soir, panne d'électricité ! le poids de la neige sur les fils a eu raison d'eux, ils ne se balancent plus, ils sont à terre.
 Mais où sont donc les allumettes et les bougies ? C'est tellement rare une panne que l'on ne sait plus où elles sont rangées. Après un long moment de recherche, je craque une allumette et la flamme de la bougie fait vaciller les murs.


En regardant danser et s'étirer les ombres, je repense à cette époque, où les enfants, au bout de la table, faisaient leurs devoirs, à la lueur de la lampe à pétrole. Les femmes tricotaient devant des lampes pigeon aux mèches qui fumaient et piquaient les yeux. Les lampes-tempêtes éclairaient faiblement les étables et les hommes travaillaient dans le clair-obscur.
En 1925, lorsque la " fée électricité " fait son entrée dans les maisons, on ne lui faisaient pas confiance. Malgré les quelques ampoules accrochées au plafond, on gardait les anciennes habitudes de se lever et de se coucher avec le soleil. Les bougies n'étaient jamais loin.

Que de chemin parcouru ! Qui aurait pu imaginer combien l'électricité serait vital pour nos besoins d'aujourd'hui ?


La panne va-t-elle encore durée ?  En attendant le retour de la lumière, je pense à ce moment d'intense émotion que nos aïeux ont dû  ressentir en tournant pour la première fois, " le bouton électrique "

Et la lumière illumina les visages.


dimanche 16 novembre 2014

Les fromages de Bourgogne

Si je vous propose de confectionner un plateau de fromages, combien de fromages bourguignons pourriez vous mettre ?

Vingt sept fromages au goût inimitable composent ce plateau. Pendant que les fromages attendent la bouteille de vin ( bien sûr de Bourgogne ) laissez- moi vous raconter un peu l'histoire de quelques uns de ces fromages.


Epoisses, petit village, accueille au début de XVIe siècle des moines qui fabriquent un fromage à pâte douce et fondante. Deux ans plus tard, en quittant le village, les religieux lèguent leur recette aux fermières. Ce sont ces femmes qui donnèrent  à ce fromage aux odeurs pénétrantes de sous-bois ses lettres de noblesse.

Ce fromage est un impôt: la dîme versé à l'abbaye de Pontigny s'appelle le Soumaintrain. On retrouve les premières traces de fabrication en 1631. De couleur ocre, il se présente de forme ronde avec une odeur franche. Sa fabrication, abandonnée entre les deux guerres, est reprise par quelques producteurs passionnés.

L'Ami du Chambertin ce merveilleux fromage fin et fort en même temps fut crée en 1950. Son affinage au Marc de Bourgogne se marie avec un des vins le plus prestigieux : le Gevrey Chambertin

Avant de reposer les délices de ma région sur le plateau, laisser moi vous parler de cet incomparable fromage au goût....divin, le fromage de l'abbaye de Cîteaux. Gras et onctueux avec un arôme unique propre au terroir bourguignon. Un fromage d'exception que l'on ne trouve que dans la région de Dijon.

Le fameux fromage de Cîteaux

"La troisième porte est celle de la laiterie. Repos ! Silence ! Égouttement sans fin des claies où les fromages se rétrécissent. Tassement des mottes dans les manchots "
André Gide ( les nourritures terrestres )


mardi 11 novembre 2014

L'argot des tranchées

11 novembre 1918, les cloches de toutes les églises de France sonnent à toute volée. 11 novembre 2014, 100 ans après, les français déposent une gerbe de fleurs au pied des monuments aux morts pour se souvenir de cette terrible guerre.

Photo trouvé chez mes grands- parents

Cette guerre, pour la première fois rassemble des hommes venus de tous horizons.Chacun parle la langue de sa région, le patois, mais au fils des mois, les  poilus ont inventé une langue originale: l'argot des tranchées.

le poilu se repose dans un plumard ou un pajot et quand il dort, il pionce dans son gourbi ou dans sa cagna. Une fois les ordres donnés, il se dépêche d'enfiler son falzar ou son forc. A ses panards, il met ses godasses, ses croquenots ou ses groles  Une fois habillé, il se dirige vers la roulante pour becqueter. Il tend sa galetouse dans laquelle le cuisinier remplit la bidoche accompagnée de fayots. Le poilu est heureux lorsqu'il reçoit le pinard tant attendu. Le repas se fini par un jus et pour le réchauffer, on ajoute un peu de gniole. Le buffet plein il peut aller retrouver sa Rosalie, sa fidèle baïonnette.
Le célèbre mot de Cambronne devient Dé.....z-vous.

trouver sur le net

Au front, le soldat fait connaissance de langues différentes et de nouveaux mots apparaissent : ,
ricains, fritz, ersatz, toubib, cash, bled, cafard, etc...

Après la guerre c'est toute la langue française qui s'en trouve changée.


lundi 3 novembre 2014

Novembre

Novembre, onzième mois de l'année, est là.
Il sait que l'on ne l'aime pas mais il s'installe accompagné des premiers brouillards. Grignotant la durée des jours, il annonce l'hiver.
Il sourit en regardant les arbres finir de se dévêtir en laissant tomber leurs feuilles sur la terre mouillé et lourde. l'herbe cache dans ses touffes épars les feuilles jaunissantes devenues silencieuses. Novembre jette ses brumes épaisses qui efface les jolies couleurs de l'automne. Il ne laisse aucun rayon de soleil éclaircir les sombres journées.


Novembre sent la vieillesse et la mort, la solitude et le silence, la tristesse et la mélancolie et on aime pas tous ces sentiments. Peut-être est-ce pour cela que l'on aime pas Novembre ?

Mais essayons d'apprécier ce mois qui prépare dans la plus grande modestie et le plus grand effacement les futures récoltent. Les blés sont semés, les jonquilles sont au chaud dans les jardinières, les colzas pointent dans les champs des plaines. Doucement, Novembre protège la germination des céréales, l'éclosion des fleurs jusqu’au printemps prochain.

Les blés d'hiver

 Novembre nous rend maussade. Pensons à la douceur de Noël

Voici que la saison décline
       L'ombre grandit, l'azur décroît
     Le vent fraîchit sur la colline
           L'oiseau frisonne, l'herbe a froid
Victor Hugo



mardi 28 octobre 2014

Sintra

Revenons Place Rossio et entrons dans la gare. Une des plus belle gare de Lisbonne construite dans les années 1890 pour permettre aux lisboètes de se rendre à Sintra. Les quais sont décorés de magnifiques médaillons.

La gare de Rossio

Intérieur de la gare

8 h , le train se met en route et quarante minutes plus tard j'arrive à Sintra. Cette petite ville, accrochée au flanc de la montagne, est enchâssée dans de très belles forêts.
L'excentrique Palacio da Pena semble sorti d'un parc d'attractions bien connu. Les personnages de contes de fées ont dû habiter ce château à la construction délirante. Les couleurs rouges, jaunes, roses, bleu courent sur ses murs, sans aucune harmonie.




Venez, le repas va être servi

Quel plaisir de se perdre dans les petites ruelles éclaboussées des dernières fleurs de l'été. Tout montre que nous sommes dans une petite ville portugaise: le linge aux fenêtres, les maisons blanchies à la chaux, les plaques de rues en azulejos bleus, le soleil, les églises où se pressent par minuscules grappes des petites vieilles en noir. Sintra toise encore aujourd'hui les visiteurs de toute sa hauteur et de sa beauté.



Bougainvillée


J'ai affectionné  la vie au Portugal qui a ce petit goût introuvable et indéfinissable qui n'appartient qu'à lui


vendredi 24 octobre 2014

Belem

 Bélem, ce port assis au bord du Tage, sent l'iode du grand large et le parfum des grandes conquêtes. Les portugais aiment venir à belem car ils gardent la nostalgie d'avoir été les maîtres de l'océan. C'est de ce port que parti les caravelles de Vasco de Gama qui ouvrit la route maritime des Indes.
La tour, construite pour marquer l'entrée de la ville de Lisbonne, rappelle l'art mauresque. Les décorations délicates des fenêtres et les dentelles accrochées aux balcons font penser à un joli palais des mille et une nuit et non à une architecture militaire.

La tour de Bélem

Le magnifique monastère des Jeronimos fait le fier devant la tour. Et il a bien raison d'être fier car sa broderie de pierre est la plus belle du monde. Il n'y a pas un centimètre de pierre qui ne soit sculpté. Le cloître est un bijou d'architecture. Le soleil joue avec la couleur douce du magnifique cloître à deux étages.



Le cloître


La réalisation de ce magnifique monastère a été rendu possible grâce à " l'argent du poivre ", impôt prélevé sur le commerce des épices.
C'est dans cet atmosphère de relent de poivre et d’aventures maritimes que je quitte ce très beau quartier de Lisbonne.

Héros de la mer, noble peuple
nation vaillante et immortelle
Relevez aujourd'hui de nouveau
La splendeur du Portugal
Première phrase de l’hymne national


dimanche 19 octobre 2014

Obrigado Lisbonne ( merci Lisbonne )

Octobre, sous un soleil de plomb ( 34 °) Lisbonne s'étire avec indolence. Les touristes, beaucoup de touristes déambulent dans ses rues à la découverte des cafés et des magasins du Chiado

Une grande place, écrasée de soleil, ceint de magnifiques édifices jaune safran, m'ébloui. La praça do Comercio ( place du commerce ) abrite les ministères. Les empreintes du passé, encore très présentes s'entrelacent avec la modernité des lisboètes  Le Tage gris et froid  n'attend plus les bateaux, chargés d'épices en provenance des colonies. Maintenant, il n'y a que les petits bateaux de pêche qui colorent le port.

 Place du Commerce

L'imposant arc de triomphe s'ouvre sur le magnifique quartier de la Baixa. ( prononcez " baillecha " ) Ses petits pavés blancs et noirs et ses rues au carré me font penser à un immense échiquier. Les maisons blanches aux façades décorées d'azulejos aux charmes surannés côtoient  les cafés et les boutiques branchés de la ville. Sous le regard attendri des passants, les vieux trams se faufilent entre les rues et les voitures.




Mes pas me mènent là où bat le cœur de Lisbonne, place Don Pedro, qu'on appelle ici Rossio. Elle est entourée d' immeubles du XVIII eme siècles qui veillent sur la statue de Pierre IV et sur les magnifiques fontaines de style baroque.


Je ne peux quitter le centre de Lisbonne sans aller rendre visite à son célèbre poète. Fernando Pessoa est là, à la terrasse du célèbre café de la Brasileira, assis pour l'éternité.



Toujours je me réveille avant le point du jour
Et j'écris lourd de ce sommeil que j'ai perdu
Puis dans cette torpeur où le froid gagne l'âme
Je guette l'aurore, tant de fois déjà vue
Fernando Pessoa ( 1888-1935 )


mardi 14 octobre 2014

Madame l'automne

Madame l'automne arrive doucement, sans faire de bruit.

Ce matin, elle chemine avec des nuages, gris, noirs, blancs qu'elle rassemble au fil de sa promenade. Elle aime laisser tomber quelques gouttes de pluie pour annoncer son retour. Non, pas de grosses pluies. Juste des petites averses, autour des grands arbres, pour rythmer la danse des bolets, des girolles et des trompettes de la mort.
Madame l'automne s'arrête un moment au dessus de l'immense forêt. La trouvant encore trop verte, elle jette ses poudres et tout à coup, les arbres s'habillent d'or et de pourpre. Les feuilles tombent sur les mousses en milliers d’éclats de soleil.


Dans le matin blanc, entre deux sarments de vigne, une jolie toile d'araignée se balance au vent des premiers frimas. Madame l'automne est émerveillée par la toile argentée et lourde de rosée. Elle admire le travail de dentellière de l'araignée. Tout à coup, le cri perçant des oies sauvages fait frissonner madame l'automne. Leur grand V se reflète sur la plaine avant de se poser sur l'étang pour quelques jours de repos.


Madame l'automne continue d'étendre ses grandes ailes. Elle jette de son sac le coton qui annonce les brumes du matin rendant toute chose invisible, lourde et silencieuse.
L'automne finit de bercer la nature qui s'endors pour de longs mois et moi je savoure le parfum des dernières fleurs.

 Spontanément, des petites pensées ont poussé dans mon jardin

Les sanglots longs des violons de l'automne
Blessent mon cœur d'une langueur monotone
Paul Verlaine( 1844-1896 )



mardi 30 septembre 2014

Quelques jours d'absence

Bonjour à toutes et tous

Blog en pause pour quelques jours. Je pars en escapade à Lisbonne.

Amitiés

Alixe

samedi 20 septembre 2014

Cafés des campagnes et cafés des villes


Tout en  regardant danser mon café dans la tasse, je repense à ces petits cafés d'autrefois, appelés cafés-buvettes, lieux de convivialité, de rencontre et de chaleur.
Les langues se déliaient devant un  petit blanc bu sur le zinc et les conversations roulaient dans les vapeurs de l'alcool. surtout les jours de foire.  Devant une chopine de rouge, on vendait ou on achetait un cochon, un veau ou une vache. Après les enterrements on se retrouvait autour d'une brioche et d'un café, on évoquait souvent dans la joie quelques moment de vie de la personne décédée.



Au moment des élections le café devenait une vraie tribune politique. Il était aussi le témoin d'amours naissantes ou clandestines.
Ces cafés se fondent dans l'histoire des villages; Vite, redécouvrons-les avant qu'ils disparaissent à jamais.

Cartes postales trouvées dans la maison de ma mère

Dans quelques cafés, les fantômes de grands écrivains ou acteurs planent dans une atmosphère chargée de souvenirs. On y vient pour voir et être vu. Depuis 1885, le café de Flore a regardé vivre une extraordinaire comédie humaine. Sur un coin de table, Sartre, Apollinaire, Rimbaud, Baudelaire y ont écrits leurs plus belles poésies.  Bardot, Delon , Noiret, Belmondo et bien d'autres apprécient le confort et la douceur des banquettes du café des Deux Magots sur lesquelles ils inventent la nouvelle vague.

trouver sur le net

Ces cafés se fondent dans l'Histoire de Paris. Ils sont de véritables entrecroisements de nationalités et de convivialités.

Le temps de moudre une poignée
De le faire passer
A la cafetière sans cordon
Sur le feu au charbon
Une tasse en blanche porcelaine
Accompagnée d'une madeleine
Jill Bill


lundi 15 septembre 2014

La maison abandonnée

Le grand mur derrière la grange s’effondre et entraîne avec lui toute son histoire. les  pierres restent là, en tas, et pensent à ces hommes et femmes qui ont travaillé, peiné, aimé, rêvé sous le toit de la grande maison.

Les ronces et les mûriers sauvages rampent sur le toit aux tuiles manquantes ou cassées. Les orties brodent de jolies dentelles autour de la maison aux murs chancelants comme pour la protéger. Les fines branches des lilas sculptent de grandes toiles d'araignées sur les vitres des fenêtres  L'eau croupie dans les gouttières offre aux mousses d’agréables bains.



Le tas de pierres écoute le volet qui claque donnant à la maison des allures de fantôme.  La masure, en regardant l'herbe tremblé sous le vent songe que les habitants sont de retour. Mais personne ne vient et la charpente de la vieille demeure pleure. Elle sent qu'elle va mourir, car elle ne peut pas vivre sans amour.


Après avoir beaucoup pleuré sur ses souvenirs, le parfum du vieux tilleul apaise et calme la vieille maison qui s'endort en pensant à toutes les générations qui ont vécu entre ses murs.

" Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? "
Joachim du Bellay


jeudi 11 septembre 2014

De toit en toit à Dole


Aux portes du Jura, Dole, ville d'art et d'histoire fut la capitale de la Franche-Comté jusqu'en 1674. Elle est fière d'avoir vu naître Pasteur et d'avoir abrité l'enfance de Marcel Aymé.

il y a quelques jours j'ai eu envie de redécouvrir cette petite ville lovée autour de sa collégiale. Je suis partie à l'assaut de la vieille ville en montant les 283 marches de la Basilique Notre Dame.
Quelle découverte ! Le vert profond de l’énigmatique forêt de Chaux, le canal des tanneurs qui somnole près de la maison de Pasteur et au loin, très loin les contreforts de la ville de Besançon émergent dans le soleil couchant.


Au pied de la collégiale, le canal du Rhône et le Doubs sont les miroirs dans lesquels se reflètent les toits noirs, rouges ou bruns des maisons de la ville.
En apercevant les ruelles, j'imagine l'activité importante au moyen âge liée à la présence de nombreux cours d'eau notamment les tanneries et les moulins.
 Pasteur a-t il fait ses premiers pas de médecin à l’hôpital, imposant édifice du XVII eme siècle ?

Ancien hôpital maintenant collège et lycée

Au pied de Notre dame, des halles construites en 1883 à la place de l'ancien parlement, le verre et la fonte leur donnent un air de modernité.


Avant de quitter cette charmante petite ville si paisible, je traverse une étroite venelle qui débouche sur la place aux fleurs. L'enfant à l'amphore domine une jolie fontaine.


Des petits chats en laiton se glissent sous mes pas. Mais que font-ils là ?  Ils bondissent de rue en rue pour nous indiquer le circuit touristique.

Le chat perché, non donné en hommage à Marcel Aymé qui a écrit les contes du Chat perché