mardi 28 octobre 2014

Sintra

Revenons Place Rossio et entrons dans la gare. Une des plus belle gare de Lisbonne construite dans les années 1890 pour permettre aux lisboètes de se rendre à Sintra. Les quais sont décorés de magnifiques médaillons.

La gare de Rossio

Intérieur de la gare

8 h , le train se met en route et quarante minutes plus tard j'arrive à Sintra. Cette petite ville, accrochée au flanc de la montagne, est enchâssée dans de très belles forêts.
L'excentrique Palacio da Pena semble sorti d'un parc d'attractions bien connu. Les personnages de contes de fées ont dû habiter ce château à la construction délirante. Les couleurs rouges, jaunes, roses, bleu courent sur ses murs, sans aucune harmonie.




Venez, le repas va être servi

Quel plaisir de se perdre dans les petites ruelles éclaboussées des dernières fleurs de l'été. Tout montre que nous sommes dans une petite ville portugaise: le linge aux fenêtres, les maisons blanchies à la chaux, les plaques de rues en azulejos bleus, le soleil, les églises où se pressent par minuscules grappes des petites vieilles en noir. Sintra toise encore aujourd'hui les visiteurs de toute sa hauteur et de sa beauté.



Bougainvillée


J'ai affectionné  la vie au Portugal qui a ce petit goût introuvable et indéfinissable qui n'appartient qu'à lui


vendredi 24 octobre 2014

Belem

 Bélem, ce port assis au bord du Tage, sent l'iode du grand large et le parfum des grandes conquêtes. Les portugais aiment venir à belem car ils gardent la nostalgie d'avoir été les maîtres de l'océan. C'est de ce port que parti les caravelles de Vasco de Gama qui ouvrit la route maritime des Indes.
La tour, construite pour marquer l'entrée de la ville de Lisbonne, rappelle l'art mauresque. Les décorations délicates des fenêtres et les dentelles accrochées aux balcons font penser à un joli palais des mille et une nuit et non à une architecture militaire.

La tour de Bélem

Le magnifique monastère des Jeronimos fait le fier devant la tour. Et il a bien raison d'être fier car sa broderie de pierre est la plus belle du monde. Il n'y a pas un centimètre de pierre qui ne soit sculpté. Le cloître est un bijou d'architecture. Le soleil joue avec la couleur douce du magnifique cloître à deux étages.



Le cloître


La réalisation de ce magnifique monastère a été rendu possible grâce à " l'argent du poivre ", impôt prélevé sur le commerce des épices.
C'est dans cet atmosphère de relent de poivre et d’aventures maritimes que je quitte ce très beau quartier de Lisbonne.

Héros de la mer, noble peuple
nation vaillante et immortelle
Relevez aujourd'hui de nouveau
La splendeur du Portugal
Première phrase de l’hymne national


dimanche 19 octobre 2014

Obrigado Lisbonne ( merci Lisbonne )

Octobre, sous un soleil de plomb ( 34 °) Lisbonne s'étire avec indolence. Les touristes, beaucoup de touristes déambulent dans ses rues à la découverte des cafés et des magasins du Chiado

Une grande place, écrasée de soleil, ceint de magnifiques édifices jaune safran, m'ébloui. La praça do Comercio ( place du commerce ) abrite les ministères. Les empreintes du passé, encore très présentes s'entrelacent avec la modernité des lisboètes  Le Tage gris et froid  n'attend plus les bateaux, chargés d'épices en provenance des colonies. Maintenant, il n'y a que les petits bateaux de pêche qui colorent le port.

 Place du Commerce

L'imposant arc de triomphe s'ouvre sur le magnifique quartier de la Baixa. ( prononcez " baillecha " ) Ses petits pavés blancs et noirs et ses rues au carré me font penser à un immense échiquier. Les maisons blanches aux façades décorées d'azulejos aux charmes surannés côtoient  les cafés et les boutiques branchés de la ville. Sous le regard attendri des passants, les vieux trams se faufilent entre les rues et les voitures.




Mes pas me mènent là où bat le cœur de Lisbonne, place Don Pedro, qu'on appelle ici Rossio. Elle est entourée d' immeubles du XVIII eme siècles qui veillent sur la statue de Pierre IV et sur les magnifiques fontaines de style baroque.


Je ne peux quitter le centre de Lisbonne sans aller rendre visite à son célèbre poète. Fernando Pessoa est là, à la terrasse du célèbre café de la Brasileira, assis pour l'éternité.



Toujours je me réveille avant le point du jour
Et j'écris lourd de ce sommeil que j'ai perdu
Puis dans cette torpeur où le froid gagne l'âme
Je guette l'aurore, tant de fois déjà vue
Fernando Pessoa ( 1888-1935 )


mardi 14 octobre 2014

Madame l'automne

Madame l'automne arrive doucement, sans faire de bruit.

Ce matin, elle chemine avec des nuages, gris, noirs, blancs qu'elle rassemble au fil de sa promenade. Elle aime laisser tomber quelques gouttes de pluie pour annoncer son retour. Non, pas de grosses pluies. Juste des petites averses, autour des grands arbres, pour rythmer la danse des bolets, des girolles et des trompettes de la mort.
Madame l'automne s'arrête un moment au dessus de l'immense forêt. La trouvant encore trop verte, elle jette ses poudres et tout à coup, les arbres s'habillent d'or et de pourpre. Les feuilles tombent sur les mousses en milliers d’éclats de soleil.


Dans le matin blanc, entre deux sarments de vigne, une jolie toile d'araignée se balance au vent des premiers frimas. Madame l'automne est émerveillée par la toile argentée et lourde de rosée. Elle admire le travail de dentellière de l'araignée. Tout à coup, le cri perçant des oies sauvages fait frissonner madame l'automne. Leur grand V se reflète sur la plaine avant de se poser sur l'étang pour quelques jours de repos.


Madame l'automne continue d'étendre ses grandes ailes. Elle jette de son sac le coton qui annonce les brumes du matin rendant toute chose invisible, lourde et silencieuse.
L'automne finit de bercer la nature qui s'endors pour de longs mois et moi je savoure le parfum des dernières fleurs.

 Spontanément, des petites pensées ont poussé dans mon jardin

Les sanglots longs des violons de l'automne
Blessent mon cœur d'une langueur monotone
Paul Verlaine( 1844-1896 )