Le temps s'arrête lorsque je pénètre dans le cimetière juif de Prague, le plus vieux cimetière juif d'Europe. Il pleut et les arbres laissent tomber leurs larmes sur les tombes enchevêtrées les unes sur les autres. Malgré le chaos des pierres tombales, le cimetière dégage une grande sérénité. Derrière les innombrables inscriptions, j'imagine la vie douloureuse de ces juifs obligés de vivre dans ce ghetto en plein centre de Prague.
Beaucoup de petits cailloux sont là pour rappeler que l'on ne fleurit jamais une tombe juive, la coutume l'interdit. J'écris une prière chrétienne sur un petit papier que je glisse à côté de centaine d'autres .Ces prières rappellent les espérances du Mur des lamentations de Jérusalem.
Dans la steppe de Mongolie, je découvre un ovoos, cimetière mongol. Sur des amas de pierre sont fixés des khadag ( tissu bleu qui rappelle le ciel de Mongolie ) aucune contrainte pour cette "religion des steppes", les mongols croient tout simplement à l’existence des esprits. La coutume veut que l'on tourne trois fois autour comme la terre autour du soleil et que l'on jette des petites pierres qui rappellent les étoiles dans le ciel.
ovoos ( photo prise du transsibérien )
Les arbres à souhaits
Les milliers des fleurs multicolores lui donne des airs de jardin d'été qui invite à la promenade. En passant devant les tombes il me semble entendre murmurer des confidences secrètes échangées entre ces hommes et femmes couchés pour l'éternité.
cimetière de Telheiras
J'aime les cimetières, ces lieux poétiques, chargés d'histoires. J'aime les jolies tombes patinées par le temps qui leur donne des airs mystérieux et secrets.
J'aime les cimetières du monde car ils nous parlent de traditions et de cultures différentes.
Mais tous les cimetières ont un point commun, ils nous retracent la vie de ceux et celles qui dorment au pays de l'immensité.
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!
Le cimetière marin ( Paul Valery )