Jeanne pousse la brouette jusqu'au lavoir communal. Après avoir posé son battoir et son gros pain de savon, Jeanne commence par laver les draps. A genoux dans son carrosse, ( mot bourguignon qui désigne une caisse dans laquelle on mettait de la paille ou un coussin ) elle frotte et frotte encore les salissures avec une brosse à chiendent .Il est midi lorsqu'elle revient à la maison. La lessive n'est pas finie.
le linge remis dans la lessiveuse bout deux heures. Jeanne aime l'odeur de lessive qui se répand dans la maison.
Les lavandières
Charles clair ( 1860-1937 )
la lessive a séché sur l'herbe du pré.
Jeanne aime aller au lavoir car elle apprend les nouvelles du pays, les décès, les naissances, les mariages. les lavandières s'épient entre elles et le linge raconte la vie des familles. Les regards curieux lisent sur le fils à linge les événements à venir dans une famille.
Entre hier et aujourd'hui quel décalage entre temps et peine
J'étais couché sur l'herbe auprès du vieux bateau
Où des femmes lavaient leur linge. Des eaux grasses
Des bulles de savon qui se crevaient bientôt
S'en allaient au courant, laissant de longues traces.
Guy de Maupassant